11ème étape: Syrie 2
L’appel à bédouins.
Titre évocateur…vous devrez attendre le milieu de l’article pour enfin découvrir ce que cela cache !
Avant il est nécessaire de faire un petit come back. Nous nous sommes arretés à Tartous. Ville côtière, que nous quittons le matin en direction d’Homs, ville du centre de la Syrie. Arrivée très désagréable, l’impression d’être en territoire ennemi, les gens sont désagréables, nous sommes très surpris par ce changement brutal. Nous sommes peut-être tombés sur le quartier ou il ne fallait pas être ! Nous faisons quand même la rencontre d’un irakien avec qui nous échangeons quelques instants sur son pays. Nous quittons la ville de nuit et sans lieu de bivouac. Nous prenons « l’autoroute » pour sortir de la ville mais nous nous apercevons très rapidement de notre erreur ! C’est pire que la journée, voiture arrivant en face, jusque là rien d’anormal…..mais quand des phares apparaissent sur votre file…problème surtout quand il n’y a aucun éclairage et qu’un vélo a la bonne idée de traverser ! Dangerous, nous quittons précipitamment la runway pour nous retrouver dans un quartier de maisons luxueuses. Nous tombons sur la maison du gardien de ce lotissement, il nous prête son terrain pour planter notre tente ! Sympa, nous prenons le thé et papotons avec les enfants via leur livre de français. Le résultat n’est pas top mais l’ambiance est sympa. Augustin se retrouve avec un énergumène qui le serre dans ses bras à tout bout de champ (il a 34 ans…) et Arnaud devient le meilleur ami (dixit le livre de français) de Mahmoud, qui a 15 ans. Nuit réparatrice, réveil local…..Mahmoud avant de partir à l’école veut dire au revoir à Arnaud. Arnaud est devenu « Sadiga », on ne sait toujours pas ce que cela veut dire. Le réveil donc, « allo sadiga ?? sadddiiigga ? allo ??? sadiga ? SADIGA ??? » bref jusqu’à ce qu’Arnaud se lève ! Ce ptit gars est touchant, il a voulu prendre le numéro d’Arnaud…….depuis il le bip toutes les 20 minutes !
Nous entrons dans le désert…….il fait chaud et il n’y a rien ! Les camions et cars de touristes nous doublent à toute allure faisant bondir la capote que nous n’avons pourtant pas retiré ! Nous roulons. Nous crevons ! Au milieu de nulle part, plus aucune voiture à l’horizon ni habitations. Nous installons le crick, pas d’endroit vraiment visible pour installer ce dernier. Nous le fixons donc sous le crochet de remorque. Pas assez haut, nous mettons le crick sur une pierre plate. Tout va bien, nous bricolons, quand un car passe…..et là la crise ! Il crée un courant d’air incroyable ce qui fait basculer la voiture sur le côté…….sur le genou d’Arnaud qui tient le crick, qui se tort et la voiture tombe ! Une scène insolite s’ensuit, un bédouin observe Arnaud faire du cloche pied en criant, pendant que Gus crie plus fort pour demander une pierre à poser sous la voiture pour remplacer le crick ! Plus de peur que de mal ! Le bédouin s’approche, il n’a pas de crick……il prend la voiture à bras le corps et la soulève….plus haut que le crick ! Gus replace la roue, Arnaud vide une bouteille d’eau sur son genoux. Fin de l’épisode, nous repartons sur Palmyre, cité antique très bien conservée. Féerique, nous la visitons tout l’après-midi et revenons après avoir dîné, pour admirer les couleurs au coucher du soleil. Incroyable et indescriptible, seules les photos vous montrerons le résultat…..quoique. Ce n’est pas fini, nous bivouaquons sur le site juste sous un ancien tombeau. Le site est magnifique éclairé par une lune des plus en forme ! Nous nous endormons dans ce décor de rêve, pour nous réveiller devant un lever de soleil extraordinaire. La aussi les photos rendent une réalité que nous ne sommes pas prêts d’oublier ! Nous prenons le temps d’admirer, puis repartons pour Damas. La route est parfois coupée par des check points, nous sommes à 200 kilomètres de l’Irak, puis 120…..bref non loin d’une zone de guerre ! Les militaires sont omniprésents mais très sympas. Nous arrivons à Damas.
Damas, capitale, polluée, encerclée par de hautes collines sur lesquelles s’agglutinent de petites maisons grises dans un bazar des plus arabique !
La ville n’est pas si grande, nous nous retrouvons à proximité du quartier chrétien, Bap Touma. Toutes les églises se concentrent dans cette zone. Ruelles sympas ou il fait bon déambuler à l’abri de la chaleur. Mais avant de pénétrer dans ce dédale, il faut trouver l’entrée, nous sommes perdus. Un palestinien résidant ici va nous aider. Nous lâchons la voiture et le suivons, il « know » très bien Paris, Chatelet, Basilique du Sacré-Cœur, Etoile….il était buisness man……enfin coiffeur pour dame en fait ! Mais il ne l’avouera qu’à la fin ! Il nous guide chez les maronites….qui ne peuvent nous accueillir. Le père, qui parle français, semble avoir très peur de la police secrète. Il nous oriente vers un monastère qui peut accueillir des étrangers, moyennant un certains prix. Pas le choix, plus rentable qu’un hôtel même bas de gamme et nous avons pris un sacré coup de chaud dans le désert, grosse migraine qui va nous clouer au lit jusqu’au soir. Nous sommes invités à dîner par la famille du gardien de ce monastère qui fait aussi école. Diner très agréable. Nous parvenons à échanger avec cette famille qui ne parle qu’arabe. Une fille et un garçon, à la fin du repas, nous constatons la même chose ! Ce sont les femmes qui tiennent la baraque ! Nous visitons Damas le lendemain, ville très agréable dans le centre, de multiples souks ayant chacun leurs spécialités, la mosquée des Ommayades, magnifique, très riches et comme à Alep, très apaisante. Nous y restons un long moment assis sur les tapis. Le palais d’Azen nous réservera aussi une bonne et agréable surprise, au milieu de la vieille ville, fontaine et déco fines, un ptit coin de paradis, nous y rencontrons un guide syrien francophone….qui ne comprend pas comment nous sommes arrivés si vite de France avec nos chevaux…..éclats de rire quand il comprend son erreur. Nous passons une soirée à écrire nos impressions et filons le lendemain vers la Jordanie !
A très vite !